[Restaurants] I Need to Eat ♦ I Need Your Money | Maekiyo Kane & Hiyori Amaterasu

   

   

« Give Me Food Cool Guy ! »

   

Please ?

   

Comme d’habitude je n’hésitais pas à foncer dès la fin des cours le vendredi, emballant mes affaires au plus vite afin de me rendre à l’atelier de mon grand-père. Et comme d’habitude je passais la nuit entière à bricoler plusieurs prototypes afin de m’avancer pour les prochaines semaines, de sorte à pouvoir les tester et corriger les défauts qui ressortiront des expériences. C’était ma routine, profiter du début du week-end pour passer un peu plus de temps à travailler sur des projets personnels. Bien que j’apprenais pas mal de choses à l’académie, rien ne valait expérimenter les choses de son propre côté. Même si pour cela je devais souvent sacrifier ma notion du temps, le seul élément qui me ramenait à la réalité n’étant rien d’autre que mon portable qui se mit à sonner alors que j’essuyais mes mains tâchées d’huile.

Je n’étais pas étonné d’entendre la voix de ma mère à l’autre bout du fil, bien qu’elle n’hésitait pas à me remonter les bretelles en m’annonçant que je ne devais pas oublier de rentrer à la maison dans la soirée pour la venue de certains invités. Me grattant le menton, je baillais naturellement en lui annonçant que je serais à l’heure pour une fois, avant de raccrocher et de me rendre compte de l’heure. 11h30… Les rayons du soleil ne pénétraient pas dans l’atelier, alors difficile d’être réellement conscient du monde autour de moi. Sauf quand je me regarde dans un miroir, là c’est très facile pour moi de voir mes yeux creusés par des cernes relativement dénués de couleur. Mon estomac a lui aussi un mot à dire, tant je pouvais l’entendre se tordre de faim. Comme quoi un corps cela s’entretient, il fallait bien que j’aille me nourrir un moment ou un autre.

Alors c’était décidé, une douche rapide, on prend des habits qui trainent dans le casier, on met les lunettes de soleil pour ne pas se brûler la vue en sortant et me voilà parti. Pas besoin de porter l’uniforme en week-end, un simple débardeur avec un jean suffisait amplement. Les cheveux plaqués vers l’arrière, je marchais de manière nonchalante et totalement lente alors que je gardais souvent la main devant la bouche pour bailler. Heureusement pour moi, les restaurants n’étaient pas si loin de l’atelier, c’était donc naturel pour moi d’emprunter un chemin précis pour me diriger là où mon estomac me guidait. Cependant, une fatalité s’abattit sur moi. Devant mon nez se trouvait un café qui proposait également de délicieux plats et à un prix raisonnable. Mais quand je passais ma main dans ma poche arrière pour saisir mon portefeuille…. Vide. Rien. Niente. Bon sang, l’aurais-je oublié à l’atelier ? Probable…

Un ultimatum s’imposait à moi, devrais-je rebrousser chemin et risquer de mourir de faim sur la route, ou alors devrais-je plutôt tenter ma chance à l’intérieur et demander s’ils faisaient crédit de temps en temps. Alors que je grinçais légèrement des dents, je soupirais en me disant que ni l’une ni l’autre des solutions ne m’arrangeait. Croisant les bras, je réfléchissais un instant, espérant trouver une réponse satisfaisante à cette énigme… Mais la torture se faisait de plus en plus longue et je ne pouvais plus tenter qu’une dernière chose : mendier. Le regard rempli de détermination, je passais la main sur le bras du premier passant pour lui saisir délicatement le manche, suppliant :

▬ Excusez-moi, vous n’auriez pas un peu d’argent ? Je meurs de fai….

Je m’arrêtais dans mon propre dialogue lorsque je remarquais après coup que je venais de saisir le bras d’une femme policière. Bien que je n’ai pas réellement commis de délit jusqu’à maintenant, je trouvais la situation plutôt… Gênante ? Ha ha…


   

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« Let's Make A Run For It ! »

   

Bad Boys Never Run !

   

Un étrange frisson me parcours l’échine alors que je venais d’interpeller la policière, la façon dont elle se tournait vers moi ainsi que sa vitesse m’a surpris. C’était comme si elle était déjà préparée à rapidement me repousser, jusqu’à ce qu’elle puisse me voir des pieds à la tête et relâcher « sa garde » en quelque sorte. Après tout je n’étais qu’un adolescent !... Même si instinctivement j’avais la main gauche plaquée contre ma ceinture, comme si j’avais tenté d’agripper un objet inexistant. En effet, par réflexe mon corps a voulu saisir mon revolver habituellement accroché sur moi. Heureusement que je ne le portais pas en ce moment même, qui sait comme aurait réagi la policière en me voyant avec une arme à feu ! Surtout que je n’étais pas réellement maître de moi-même avec une tête aussi embrumée par la nuit blanche, donc au final je réagis de manière assez imprévisible. Malheureusement.

J’écoutais ce qu’avait à dire la dame, relâchant lentement son bras alors que je finissais par hocher la tête pour lui donner raison sur le fait que j’ai oublié mon argent. Bien que cela me fasse plaisir de ne pas ressembler à un « gamin des rues », je ne pouvais m’empêcher de légèrement froncer les sourcils alors que mon regard allait délicatement de droite à gauche, à la recherche d’éventuels détails qui font que des personnes se reconnaissant dans la description seraient présentes. Cependant des étoiles se dessinaient dans mes yeux lorsque la policière affirma qu’elle allait m’inviter à un bol de nouilles ! Un sourire se dessinant naturellement sur mes lèvres, je courber l’échine quelques instants pour la remercier.

▬ Merci beaucoup grande soeur policière ! Vous me sauvez la vie !

Par sa gentillesse la dame venait de gagner ma loyauté et ma dévotion. Mon estomac ne gargouillait plus car il savait qu’il n’allait pas tarder à manger, bonne nouvelle en soi ! C’est ainsi que je marchais aux côtés de la policière, ayant relevé mes lunettes pour les placées dans mes cheveux. Mes mains placées derrière ma tête comme pour la soutenir, j’arrivais à rester détendu malgré ma gêne visible il y a quelques moments de cela.

▬ Vous travaillez souvent par ici ? C’est la première fois que je vous vois ! Je m’appelle Kane, c’est vraiment gentil de vouloir s’occuper de moi.

Ma présentation étant terminée, je me disais que la fin de service de la policière se déroulerait dans le calme, après tout ce n’est pas comme si quelque chose pourrait arriver dans les dix minutes restantes…

▬ ARRETEZ-LE ! IL EST PARTI SANS PAYER !

Au moment où je pensais ça, il fallait bien que quelque chose arrive ! Alors que la policière et moi-même nous étions tranquillement avancés plus loin dans la rue, une personne couvrant son visage avec une capuche sortait d’un restaurant dans notre dos et se mit à courir de plus belle dans la direction inverse à la policière. Étonné, je me retournais en pointant du doigt le tire-à-l’œil et en regardant la dame. Bien que j’étais plutôt calme dans une telle situation, je savais déjà que la bonne réponse était de poursuivre le bonhomme.

▬ On devrait essayer de l’attraper !

   

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« So Cool ! »

   

Who cares about logic ?

   

A peine le gong venait de sonner que le champion se rue sur le challenger fuyant. La policière ne mit pas longtemps avant de rattraper le fuyeur de cuisinier alors que ce dernier semblait avoir pris une bonne distance à la base. Un souffle assez inespéré de la part du vent me caressait la joue alors que pour le bonhomme cela le déséquilibrait complètement, assez pour que la dame le rattrape et ne le maîtrise en deux-trois mouvements. Une fois assez près, j’arrivais un peu avant le cuistot armé de sa spatule en bois et j’ai pu entendre le rapide échange entre l’homme et la policière, pour ensuite assister à la négociation entre le cuisinier et ma sauveuse. Le résultat final était plutôt surprenant puisque le mangeur à l’œil avait pu repartir tranquillement et c’était à la policière de payer pour son délit.

Dis comme cela j’avoue que cela ne sonne pas très juste mais si c’est la dame qui l’a souhaité. Alors qu’elle m’annonçait qu’un petit tour au poste conclurait son service, elle se présenta son le nom d’Amaterasu. Un joli nom il fallait l’avouer, mais je ne pouvais m’empêcher de repenser à ce qu’il venait de se passer. Grattant ma barbe inexistante, je regardais la policière en lui faisant part de mes pensées sur l’affaire.

▬ Vous êtes plutôt bizarre Ama. Je veux dire, laisser partir ce pauvre bougre ressemble peut-être à une bonne action mais dans les faits rien ne vous indiquait qu’il était réellement pauvre. Ni qu’il va réellement pouvoir trouver un travail susceptible de rembourser le cuisinier.

Lorsque j’étais lancé dans mes explications, difficile de m’arrêter surtout que j’avais pour particularité d’être relativement direct quand je m’exprime. Je ne m’arrêtais pas là et rajouter de nouvelles séquences :

▬ Et puis soyons honnêtes, même si vous l’aviez arrêté il ne serait pas allez en prison, peut-être en garde-à-vue le temps de régler quelques papiers, une amende et il hop ! Le voilà relâché. Je pense que si vous l’aviez ramené au poste ou au moins interrogé sur son passif, votre choix n’en aurait été que plus réfléchis.

Voilà que je donne l’impression de critiquer le travail d’une policière, bien qu’en réalité je regardais Amaterasu avec un sourire assez niais pour lui avouer :

▬ Mais j’avoue que pour une adulte vous avez été plutôt cool là-bas !

Le temps de discuter avec elle, on pouvait voir le poste de police se dessiner à l’horizon un peu plus loin. Bientôt, mon estomac… Bientôt !


   

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« Big Brother Is Watching You »

   

... Or So They Say

   

Malgrè ma tentative de réconforter Amaterasu, il semblerait qu’elle ne souhaite pas rajouter plus de matière à ce sujet. Du moins, je dis ça mais je donnais sûrement l’impression de critiquer ses actions et ses choix, c’est peut-être pour cela qu’elle ne veuille pas en dire davantage, ni même se justifier. J’avoue que le léger silence nous entourant après ce bref échange me mettais assez mal à l’aise, comme quand j’ai la sensation d’avoir mal agi mais difficile de différencier le bon du mauvais dans cette histoire. Au final je pense que la solution la plus adaptée reste celle de la policière : tourner la page et passer à autre chose. Rien ne sert de ruminer les actes du passé, ce qui compte à présent c’est de pouvoir remplir cet estomac. C’est plutôt lui qui ne fait que ruminer depuis quelques temps à présent.

De l’extérieur le poste de police ne ressortait pas tant que ça. C’était un bâtiment des plus classiques, rien à dire de plus là-dessus. Même si mon expérience avec leur système de sécurité – grâce au travail de mon grand-père – me faisait tourner rapidement le regard sur les éventuels spots où pourraient se situer des caméras. Le quartier n’était pas réputé pour être malfamé et il n’y a eu pratiquement aucune attaque à l’égard de la police, cela explique donc le peu de moyen déployé par ici. Mais un manque de moyen n’exclue pas une surveillance suffisante et optimale, je suppose que si j’avais eu l’autorisation de regarder de plus près je pourrais voir la portée ainsi que l’angle sous surveillance des diverses caméras postées.

Pourquoi cet intérêt pour tout cela ? Pour la simple et unique raison qu’à cet instant je devais rester devant les portes du commissariat car Amaterasu me l’a demandé. Il fallait bien que je fasse passer le temps en m’intéressant sur quelque chose, histoire de ne plus trop penser à ma faim grimpante. Quelques minutes suffirent à la policière de ressortir de l’établissement, ayant changé sa tenue. Bizarrement je ressentais une certaine similarité dans sa tenue comparée à la mienne. Comme quoi, rester simple est assez commun au final. Enfin, tout en excluant le fait qu’elle n’ait pas un bras qui sort de l’ordinaire, elle. Mains dans les poches de mon jean, je la regardais avec une expression détendue, espérant écouter la suite du plan. Elle finit par me demander où je souhaitais manger. Plutôt simple comme entré en matière. Tout en réfléchissant à la question, je regardais à droite et à gauche pour repérer un lieu adéquat.

▬ Oh ! Il y a un stand de nouilles un peu plus loin. Vous m’avez bien parlée d’un bol de nouilles tout à l’heure, non ? Allons-y !

Cette fois-ci c’était à moi de prendre les devants. Une fois l’idée lancée je me mettais en route vers le fameux stand qui se démarquait par ses couleurs vives, en contraste avec les nuances pâles des bâtiments alentours. Soulevant les légers rideaux, on pouvait voir le gérant et son assistant en train de servir d’autres clients assis en face de nous. Certaines places étaient libres alors je décidais de rapidement m’asseoir afin de pouvoir réserver une place à Amaterasu et moi. Sans tarder je tapotais le comptoir du doigt afin d’interpeller le chef ici.

▬ Chef ! Ce sera ton meilleur bol de nouilles pour moi ! Epicé si possible !
▬ Okay jeune ! Et pour la dame ce sera ?

Ayant tourné les yeux vers la policière, le chef attendait la fin de la commande. Une fois installés, je patientais l’arrivé du repas en souriant comme à mon habitude. Je regardais Amaterasu, de mon point vu elle était plutôt intéressante. Assez gentille pour accepter de me payer un repas, elle avait même baissée les yeux sur un délit se passant devant elle. Elle paya même pour les pots cassés du bonhomme ! Si ça ce n’est pas de la bonté, je me demande ce que c’est. A ce point-là ma curiosité a surpassée ma faim, il fallait bien que je finisse par lui poser quelques questions pour mieux la connaître.

▬ Vous avez toujours voulue être dans la police ? Je trouve que c’est un métier respectable de vouloir protéger et instaurer l’ordre public, même si vous voulez mon avis on pourrait largement améliorer les conditions des policiers.

Armes, protections, équipements informatiques, beaucoup de progrès étaient à faire selon moi pour que la police soit capable de survivre à l’avancée technologique que nous éprouvons suite au développement des héros, et des vilains bien entendu. Mais au final c’est juste moi qui blablatte sur le sujet, bien que j’espérais ne pas ennuyer Amaterasu avec des pensées à petite échelle.



   

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