Je n’étais pas au niveau. Cela me coûtait de l’avouer, mais le constat était évident après quelques jours de cours. Yuuei était après tout l’école formant les futurs super héros, et moi, mon geste le plus héroïque de ma vie, ç’avait été de rattraper faire léviter le marteau de mon père avant que celui-ci ne lui broie l’orteil. Tu parles de bravoure.
Je n’avais pas été si mauvaise que ça au test d’Aizawa, mais rien de très glorieux. Et être un super héros cela signifiait être sur le terrain, prêt à combattre, à affronter des méchants, même trouver un némésis. J’avais été naïve de croire que je pourrais éviter toute confrontation et me concentrer uniquement sur le sauvetage d’innocent.
Il allait donc falloir y remédier. Maintenant que j’avais cerné le problème : il me serait plus simple d’y remédier. Je devais apprendre à me battre : pour de vrai. Pas juste me défendre, non, savoir gérer un opposant plus fort et plus lourd que moi.
L’ennui c’était que l’école me prenait beaucoup de temps et j’avais déjà dépassé la journée des associations de mon quartier. Pour trouver un club et m’y inscrire serait compliqué. L’école en proposait probablement, mais vu le niveau global du lycée, je redoutais un peu les inscriptions. Si c’était pour me retrouver sur le banc de touche…Non je devais trouver une autre alternative.
« Kirishima adore les sports de combat, je crois, me dit Jirou, lors d’une pause déjeuner. »
Il ne me fallut pas plus.
Ce serait juste parfait : nous finissions aux mêmes heures, je pouvais l’aider pour les devoirs en échange et nous pourrions arranger les séances d’entraînement selon notre bon vouloir. S’il acceptait de m’entraîner, juste un tout petite peu ! Le soir-même je me levais après les cours, bien décidée à aborder le rouquin. Je le retrouvais encore à sa table, occupé à ranger ses affaires. L’occasion était parfaite :
« Kirishima ! »
Je m’arrêtais aussitôt, cherchant un peu mes mots, et inconsciemment, je fermais les poings et me mis à bouger les bras avec enthousiasme.
« Dis, dis je peux te demander un super, méga gros service ? »
Je fermais les yeux et joignis les mains comme dans une prière, m’inclinant devant lui :
« S’il te plait ! »